Une mesure provisoire jusqu’au 1er janvier 2028 adoptée dans le cadre du budget de la Sécurité sociale.
Ce mercredi 12 novembre 2025, l’Assemblée nationale a voté en première lecture un article clé du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) visant à suspendre la réforme des retraites mise en œuvre en 2023. L’article 45 bis, adopté par 255 voix pour contre 146 contre, instaure un gel de l’âge de départ à la retraite à 64 ans (initialement prévu par la réforme) jusqu’au 1er janvier 2028. Au total, 104 députés se sont abstenus.
Un compromis politique
L’adoption de cette mesure a pu compter sur les votes du groupe Parti socialiste, d’une large partie des écologistes, du Rassemblement national (RN) et d’environ un tiers des députés du groupe Mouvement Démocrate (MoDem). En revanche, une partie significative de la majorité parlementaire, notamment les groupes La France insoumise (LFI), les communistes et l’essentiel du groupe Horizons, a voté contre, estimant que la suspension ne suffisait pas. Le gouvernement s’est toutefois engagé à faire transiter ce texte vers le Sénat, où une majorité de droite et du centre semble peu disposée à confirmer la suspension.

Source : BFMTV
Ce que la suspension prévoit
Le relèvement de l’âge légal de départ à la retraite, prévu dans la réforme de 2023, est remis à plus tard (jusqu’au 1er janvier 2028).
Un amendement gouvernemental élargit la suspension à certaines catégories : personnes nées au premier trimestre 1965, carrières longues, catégories « actives » ou « super-actives » de la fonction publique, ainsi que les territoires d’outre-mer.
Le coût estimé de cette suspension atteindrait 300 millions d’euros en 2026 et jusqu’à 1,9 milliard en 2027 selon les rapporteurs.
Le débat sur les retraites ne s’achève pas avec ce vote : il s’inscrit désormais dans la préparation de la campagne présidentielle et la suite parlementaire (navette, commission mixte paritaire, vote final du budget).
Analyse et perspectives
La mesure marque un tournant, tant sur le plan politique que social. Du point de vue de la majorité gouvernementale, il s’agit d’un « acte de stabilité » destiné à calmer les tensions sociales et à obtenir l’adoption du budget. Pour l’opposition de gauche radicale, elle constitue une demi-mesure : selon LFI, « ce n’est pas une suspension mais un décalage » du relèvement de l’âge de départ. À droite, certains élus dénoncent une « capitulation » ou un renoncement aux orientations long-terme du système de retraites.
Le vote de l’Assemblée nationale sur l’article 45 bis du PLFSS marque une étape importante : la suspension, pour l’instant, du relèvement de l’âge de départ à la retraite entraîné par la réforme de 2023. Mais loin d’être une fin, cette décision ouvre une nouvelle phase de débat, de compromis et d’interrogation sur l’avenir des retraites en France. Dans ce contexte, pour un site tel que eor.fr, il s’agit d’un moment clé pour réinterroger les fondements du système et proposer des voies alternatives.
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