
Article issu du Figaro, rédigé par Anne Bodescot, publié le 17/09/2025.
Les chefs d’entreprise peuvent être salariés ou non et se verser plus ou moins de dividendes. Un levier qui permet de doser cotisations aux régimes obligatoires et capitalisation.
Plus les incertitudes s’accroissent sur les régimes de retraite obligatoires, plus les chefs d’entreprise s’interrogent. Ont-ils vraiment intérêt à se verser des salaires soumis à cotisations sociales ? Ne gagneraient-ils pas à réduire au maximum leurs contributions aux régimes de retraite obligatoire pour se constituer une retraite par capitalisation et un patrimoine plus importants ? Comment faire ses comptes ?
Salarié ou TNS : quel impact pour la retraite ?
S’ils optent pour le statut de travailleur non salarié (TNS), leurs cotisations aux régimes de retraites obligatoires sont moins élevées que celles d’un salarié. Il leur est donc plus facile d’investir et se constituer un patrimoine, qui procurera à terme un complément de revenu pour compenser une retraite « légale » plus basse. A contrario, s’ils choisissent d’être salarié de leur propre entreprise, leur capacité à épargner sera moindre. « Mais ils espèrent en contrepartie disposer d’une retraite obligatoire plus importante, en particulier parce qu’ils accumulent des points de retraite complémentaire Agirc-Arrco. C’est un régime plus favorable que la retraite complémentaire des indépendants », précise Frédéric Thienpont, associé du réseau d’experts-comptables Walter France.
Opter pour des dividendes ou pas ?
Si l’entreprise est soumise à l’impôt sur les sociétés (IS), le dirigeant est libre aussi de minorer sa rémunération soumise à cotisations sociales afin de majorer ses dividendes, qui, eux, y échappent (en faible partie toutefois pour les dirigeants de SARL). Ainsi, là encore, il maximisera son revenu net, afin de développer plus vite son patrimoine ou sa retraite par capitalisation. Mais il est déconseillé quand même de ne choisir que des dividendes. L’administration fiscale peut y voir un abus de droit. « De plus, une rémunération minimale soumise à cotisations est nécessaire pour bénéficier de l’assurance maladie et pour, au moins, valider ses trimestres de retraite. Il faut être vigilant : les périodes non cotisées réduisent beaucoup les pensions», rappelle Frédéric Thienpont.
Faut-il diversifier ?
Les dirigeants proches de la retraite ont peu de latitude : pour eux, les jeux sont faits. Mais ceux qui ont encore une longue vie professionnelle devant eux ont de moins en moins confiance dans les régimes obligatoires, déséquilibrés et donc voués à l’austérité. Cela n’augure rien de bon pour les futures pensions. C’est une incitation à choisir plutôt les solutions qui permettent de maximiser son patrimoine. «Pour un dirigeant de 45 ans, avec près de 20 ans devant lui, la diversification des sources de revenus est une précaution indispensable pour sécuriser son niveau de vie futur», justifie Sylvain Jaurand, associé d’In Extenso Patrimoine.
Quand préférer les régimes obligatoires ?
« Plus le revenu du dirigeant est élevé, plus l’économie de cotisations réalisée en optant pour le statut de non salarié (ou pour des dividendes) est importante, poursuit ce conseiller qui guide les dirigeants dans ces choix complexes. Par exemple, un dirigeant qui souhaite une rémunération nette de 82 000 euros par an accroît de 15% son revenu net disponible après fiscalité personnelle s’il est non salarié. Et cela même s’il a souscrit et financé des contrats d’assurance facultatifs (dont les cotisations sont déductibles du revenu professionnel) pour bénéficier d’une meilleure protection en prévoyance ou un plan d’épargne retraite (PER) .»
Pourquoi se constituer un patrimoine est-il plus protecteur ?
S’il choisit de minorer ses cotisations pour épargner et investir davantage pour son propre compte, le dirigeant se constitue, sauf mauvaise gestion, un patrimoine qu’il laissera à ses proches en cas de décès. Cette stratégie est donc plus protectrice pour la famille que de cotiser aux régimes obligatoires. Avec ces derniers, une partie seulement de la retraite est en effet réversible sur le conjoint survivant (et sous condition de ressources pour la retraite de base). De même, s’il connaît une fin de carrière difficile, le dirigeant pourra compter sur son patrimoine pour compléter ses revenus, sans avoir à attendre l’âge requis pour recevoir sa pension à taux plein.
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